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Étienne Séguier

Les émotions en tension ou en extension

15 Février 2012, 15:13pm

Publié par Etienne Séguier

Lorsque vous êtes saisi par une émotion inconfortable, par exemple en ayant le ventre serré ou le plexus solaire tendu, que faites-vous ? Pour se débarrasser de cet inconfort, j’aime bien penser à autre chose. Mais cela ne marche pas souvent.


Alors j’essaye de trouver une explication en sollicitant mon cerveau. Tout un tas de raisons se présente à moi qui me distrait un moment. Mais la tension demeure.


Alors je cherche à me raisonner : ”tout cela n’est pas si grave, prends un peu du recul, ne pratiques-tu pas des méthodes de développement personnel ?”


Ou dans une version plus chrétienne : “mets ta confiance en la providence, relis la parabole de Jésus sur les oiseaux qui ne soucient pas du lendemain” Mais cela ne fonctionne pas toujours. L’émotion demeure une tension.


J’ai donc décidé d'essayer une autre approche issue de ce qu’on appelle la troisième génération des thérapies cognitives. Elle propose de donner de l’espace à nos émotions.

Concrètement, si je ressens une tension dans le cou, je cherche à lui ménager quelques millimètres de plus pour qu’elle puisse s’exprimer. Si j’ai le plexus solaire qui se resserre, je tente de lui offrir de l’attention durant quelques secondes supplémentaires.


Il ne s’agit pas de contrôler les émotions, car sinon je retombe dans les stratégies mises en place précédemment. Mais plutôt de les accueillir même quand elles sont inconfortables.


Dans un premier temps, nous pouvons toujours chercher à trouver les besoins qu’elles expriment. Mais là encore prudence. Car notre cerveau nous envoie régulièrement les mêmes explications qui ne correspondent pas forcément à nos attentes. Il faut dire que notre cerveau n'aime pas l’inconnu. Plutôt que d’avouer qu’il ne sait pas ce que nous arrive, il préfère puiser dans le stock de réponses toutes faites. “C’est à cause de tes parents” ou bien “ C’est normal tu n’es pas doué pour”.


Mieux vaut donc rester avec cette émotion inconfortable en lui donnant un peu d’espace. Parfois un soulagement se produit, mais pas toujours. Si une explication survient pour expliquer cette tension. Vérifiez qu’elle ne correspond pas à un vieux cliché que vous traînez sur vous même. Si c’est le cas, remerciez-le et demeurez en contact avec votre contraction quelques secondes de plus.

 

Je me dis que cette façon de pratique à un lien avec l'incarnation, non pour encourager un dolorisme totalement dépassé, mais pour comprendre que nous ne sommes pas que des purs esprits.


PS : Je ressens moi même un peu de tension cette semaine, car mon livre “Traverser les épreuves” vient de sortir en librairie ce vendredi 17 février. Voir sa présentation dans la sélectionde la Procure de cette semaine.

 





 

Commenter cet article

M
Écouter ses émotions ... état de plénitude quand elles sont bonnes et constructives à goûter dans l'instant ...mais forcément suivies d'émotions moins agréables liés au manque qui s'en suit<br /> nécessairement par la suite.<br /> Sont-elles réellement reliées à un besoin à reconnaître ... ou plutôt à un consentement à admettre que la vie est faite de "pleins et de manques" à traverser et d'émotions pour nous guider... sans<br /> s'installer dans la plainte et le dolorisme.<br /> PS: Tous les témoignages d'accompagnement "en fin de vie et en vérité, jusqu'au bout du bout d'un très proche",atteste de cette possible plénitude, mêlant tant d' émotions de tous ordres ... les<br /> accueillant tout simplement, l'instant en présence de l'autre, dans le silence le plus souvent,présent à l'Essentiel de la Vie.<br /> Ma petite phrase pour travailler l'ouverture lorsqu'une émotion m'éclaire sur une résistance intérieure:<br /> " Reste ouverte à tous les possibles, et surtout celui que tu n'imagines pas".<br /> Fraternellement MChristine
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E
<br /> <br /> C'est vrai qu'il "ne faut" pas toujours écouter ses émotions, ou disons nous pouvons chercher à distinguer ce qui les déclenche et les pensées qui se réactivent à cette occasion. Parfois il ne<br /> faut pas aller trop vite vers les besoins qu'elles sont sensées révéler. Parfois ce que nous prenons pour des émotions sont de veilles pensées qui tournent en boucle sur elles mêmes, et nous<br /> pouvons effectivement plutôt ressentir ces manques, ces creux et mesurer que l'on peut vivre avec sans s'installer dans la plainte et le dolorisme.<br /> <br /> <br /> <br />
B
Bonjour Etienne.<br /> J'essaye également de me débarasser de fâcheuse tendance à vouloir contrôler mes émotions, que ce soit par des explications rationnelles ou quand je cherche absolument à devenir un parfait<br /> "technicien spirituel" qui arrive à confier à Jésus etc... J'ai lu quelque part que l'accueil des émotions pouvait aussi avoir une vertu philosophe, dans le sens de faire comme si on accueillait<br /> quelqu'un dont on ne comprend pas toujours la langue, qui peut remettre en cause nos habitudes et nous ouvrir sur quelque chose de neuf. J'essaye aussi désormais de laisser la tension et les<br /> émotions vivre physiquement en moi. J'aime bien cette idée de faire de la place à ce que l'on ressent. Cela permet de travailler l'ouverture.<br /> <br /> Par ailleurs, je me réjouis d'apprendre que vous publiez un nouveau livre. Ce sera mon cadeau d'entrée en Carême. ;-)<br /> <br /> Bruno.
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E
<br /> <br /> Bonjour Bruno, je vois que l'on a le même cheminement, j'adore l'expession "technicien spirituel". Je me retrouve aussi dans cet accueil de cet "étranger" en nous dont on ne connait pas bien la<br /> langue. Merci enfin pour vos encouragements pour mon livre. Mon éditeur me dit qu'il est disponible à partir de ce vendredi 17 février.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />