Les émotions en tension ou en extension
Lorsque vous êtes saisi par une émotion inconfortable, par exemple en ayant le ventre serré ou le plexus solaire tendu, que faites-vous ? Pour se débarrasser de cet inconfort, j’aime bien penser à autre chose. Mais cela ne marche pas souvent.
Alors j’essaye de trouver une explication en sollicitant mon cerveau. Tout un tas de raisons se présente à moi qui me distrait un moment. Mais la tension
demeure.
Alors je cherche à me raisonner : ”tout cela n’est pas si grave, prends un peu du recul, ne pratiques-tu pas des méthodes de développement personnel ?”
Ou dans une version plus chrétienne : “mets ta confiance en la providence, relis la parabole de Jésus sur les oiseaux qui ne soucient pas du lendemain” Mais cela ne
fonctionne pas toujours. L’émotion demeure une tension.
J’ai donc décidé d'essayer une autre approche issue de ce qu’on appelle la troisième génération des thérapies cognitives. Elle propose de donner de l’espace à nos
émotions.
Concrètement, si je ressens une tension dans le cou, je cherche à lui ménager quelques millimètres de plus pour qu’elle puisse s’exprimer. Si j’ai le plexus solaire qui se resserre, je tente de lui offrir de l’attention durant quelques secondes supplémentaires.
Il ne s’agit pas de contrôler les émotions, car sinon je retombe dans les stratégies mises en place précédemment. Mais plutôt de les accueillir même quand elles
sont inconfortables.
Dans un premier temps, nous pouvons toujours chercher à trouver les besoins qu’elles expriment. Mais là encore prudence. Car notre cerveau nous envoie régulièrement
les mêmes explications qui ne correspondent pas forcément à nos attentes. Il faut dire que notre cerveau n'aime pas l’inconnu. Plutôt que d’avouer qu’il ne sait pas ce que nous arrive, il préfère
puiser dans le stock de réponses toutes faites. “C’est à cause de tes parents” ou bien “ C’est normal tu n’es pas doué pour”.
Mieux vaut donc rester avec cette émotion inconfortable en lui donnant un peu d’espace. Parfois un soulagement se produit, mais pas toujours. Si une explication
survient pour expliquer cette tension. Vérifiez qu’elle ne correspond pas à un vieux cliché que vous traînez sur vous même. Si c’est le cas, remerciez-le et demeurez en contact avec votre
contraction quelques secondes de plus.
Je me dis que cette façon de pratique à un lien avec l'incarnation, non pour encourager un dolorisme totalement dépassé, mais pour comprendre que nous ne sommes pas
que des purs esprits.
PS : Je ressens moi même un peu de tension cette semaine, car mon livre “Traverser les épreuves” vient de sortir en librairie ce vendredi 17 février. Voir sa présentation dans la
sélectionde la Procure de cette semaine.
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