Estime de soi, estime de foi : un bel équilibre
Je prépare mon intervention pour une conférence sur “estime de soi, estime de foi” donnée ce mardi 13 mars au Centre du Hautmont. Je me rends compte qu’il est bien utile de cultiver une estime de soi dans un monde où chacun doit démontrer sa valeur en permanence. Dans bien des cas, c’est une question de survie. Mais en même temps, cette estime de soi risque de laisser croire que nous serions les seuls à pouvoir bâtir notre existence.
Si elle prend trop de place, cette estime de soi risque de nous enfermer dans une vision étriquée de nous-mêmes, elle nous habitue à nous présenter sous forme de deux ou trois qualités, reposant souvent sur d’anciennes réussites.
Nous croyons bien nous connaître, tant que les autres nous renvoient un regard positif sur nos succès. Nous prenons un malin plaisir à écarter la moindre zone d’ombres nous concernant. Nous ne croyons que ce que nous voyons de nous-mêmes et des autres. Nous ne recevons pas la vie comme un don, mais comme un dû, un retour sur investissement, une récompense.
L’estime de foi peut nous aider à entrer dans une autre logique, accueillant les autres, comme le Tout autre sans bien les connaître, en goûtant une forme d’abondance déroutante, dans l’inattendu, une vie donnée même dans les périodes creuses, de calme plat, d’échec. Cette estime se nourrit d’un dialogue avec d’autres personnes vulnérables comme nous, qui nous surprennent en nous aimant comme nous sommes.
J'aimerais bien ne vivre qu'en cultivant une estime de foi, comme Saint Paul dans la deuxième partie de sa vie, cherchant moins à imposer sa vision pure de Dieu qu'à recevoir sa vie divine. Mais je consate régulièrement que j'ai encore besoin de travailler l'estime de soi. A chacun de trouver le bon dosage, le bon équilibre. Nous en reparlons mardi prochain.
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