Contrat de défiance ou de confiance
La philosophe Michela Marzano publie « le contrat de
défiance ». Elle y dénonce ces experts en communication qui vendent une confiance en soi à bon marché. « Je dois apprendre à n'avoir besoin de personne pour
réussir ».
Dans mon livre, j'ai aussi pointé
cette dérive, notamment à travers une lecture rapide du « Deviens ce que tu es ». Qui peut se comprendre à tort comme « cultive à tout prix ce qui te distingue des autres »,
pour passer devant eux dans la grande compétition de la vie. Lorsque Saint Augustin lance cette formule (reprise par Nietzsche), il insiste davantage sur la prise de conscience de ce que nous
sommes, c'est-à-dire fils de Dieu et donc frères et soeurs. L'accent est alors mis sur ce qui nous rassemble.
Pour autant, je suis partagé sur le livre de Michela Marzano. Dans notre société, cultiver un minimum de confiance en soi relève souvent de la survie. Que l'on
songe par exemple à la multiplication des situations de stress dans l'entreprise. Chacun doit souvent faire face dans l'urgence pour maintenir un peu d'esime de soi. Il y a là comme une nouvelle
forme de pauvreté du XXI ème siècle que les chrétiens gagneraient à prendre davantage en cause.
Par ailleurs, si la société tient malgré tout, malgré ce que l'on voit au 20 heures, c'est bien qu'une majorité de citoyens continuent de miser sur la confiance,
malgré tout.
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