Accueillir sa colère pour ne pas être violent
Distinguez vous bien la colère de la violence ? Lorsque je présente la communication non violente, je me rends compte que la différence n’est pas toujours claire pour mes interlocuteurs. Souvent ils s’attendent à voir exposer une communication qui interdit la colère, comme si elle avait le pouvoir de permettre d’atteindre un état de sérénité totale. J’aimerais bien, mais ce n’est pas le cas.
Lorsque l’on est en conflit, nous ressentons parfois de la colère. C’est humain, c’est le signe que nous sommes encore vivants ! Ce ressenti nous indique que des besoins demandent à s’exprimer sans que nous sachions bien lesquels. Il est donc bon d’accueillir sa colère, de la sentir même physiquement, car elle nous invite ensuite à clarifier nos attentes.
Si je suis en colère, je peux répondre différemment à ce ressenti. Soit en cherchant à contraindre mon vis-à-vis et l’on entre alors dans le registre de la violence. Soit en écoutant mes besoins grâce à la communication bienveillante (l’autre nom de la CNV), puis en formulant une demande à moi-même ou à d’autres pour donner une réalité à ces besoins.
En présentant cette forme de communication dans des centres spirituels chrétiens, ou devant l’association des amis de La vie comme je l'ai fait ce lundi, j’ai pu constater que l’éducation reçue dans les familles chrétiennes pouvait parfois enseigner qu’il n’était pas bon “de s’écouter”.
Mais si l’on ne laisse pas de place à ce que l’on ressent, par exemple un sentiment comme la colère, nous risquons alors de nous faire violence. Je m’explique. Le corps sent que des besoins sont malmenés par une situation, il ressent de l’agacement, si à ce moment-là, nous lui intimons de se taire, alors notre corps n’a d’autres moyens que de retourner cet élan de vie contre soi sous forme de tensions diverses.
La prochaine fois qu’une colère surgit, réservez-lui donc un bon accueil, vous éviterez de devenir violent contre les autres et contre vous-même. Bonne prochaine
colère.
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