Batman et le sacrifice d'Abraham
Revoilà donc les aventures de Batman, énième super héros proposé par notre société de consommation. A priori, je me demandais pourquoi cette méga production sortait en plein été, mais il paraît que cela correspond à la bonne période de diffusion aux États-Unis. Pour ma part, je trouve cela violent. Toute l'année, les médias nous incitent à devenir des supers héros, toujours plus performants, ne pourraient-ils pas nous laisser tranquille au moins pendant les vacances. Les supers héros que nous sommes sont fatigués et ils aspirent à se reposer.
Mais dans quelle perspective ? Je connais des personnes pour qui les vacances n'ont pour fonction que de recharger les batteries pour repartir dans la grande bagarre de la vie. Et si nous laissions notre costume sur notre lieu de villégiature ? Un oubli au moment de reprendre la route de la maison. Cette idée saugrenue me travaille depuis que j'ai fait connaissance du Philippe Dautais, prêtre orthodoxe qui tient un centre spirituel à côté de Bergerac. Il interprète le sacrifice d'Abraham d'une façon qui me parle bien.
Lorsque Dieu lui demande de sacrifier son fils Isaac, Abraham répond présent. Dans cette histoire, Isaac symbolise notre enfant intérieur. Quand Dieu semble nous solliciter, nous serions prêts à sacrifier notre enfant intérieur pour passer à des choses sérieuses. Dieu nous enseigne à travers ce passage que ce n'est pas son désir. Mieux, il nous demande de nous présenter pleinement présent avec tout notre être, y compris cet enfant intérieur que Dieu veut consacrer.
En cette période de vacances, cette interprétation me parle. Ces jours de congé sont-ils uniquement là pour regonfler la machine. Et alors jouer, danser, chanter peuvent y contribuer ponctuellement. Ou bien sommes-nous là pour redonner de la place à cet enfant intérieur spontané en lui donnant une chance de survivre à la fin des congés ? Batman ou Isaac ? Le super pouvoir de cogner ou ceux de jouer ?
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