Carême 2012 : ne pas tout donner, mais attendre un retour
Tout donner sans rien attendre en retour. Voilà le genre de belles phrases que l'on attribue au christianisme. Cela sent bon le désintéressement, valorisant un engagement authentique pour les autres. Cela représenterait le but à atteindre par tout croyant qui se respecte, même si l'on sent que ce n'est pas simple. Nous pourrions au moins tendre vers … sans trop culpabiliser de ne pas y parvenir, sans trop sombrer dans l'auto critique.
Mais sommes nous si certains qu'il soit bon de tout donner sans rien attendre en retour. En quoi serait-ce mauvais ce retour ? Parce que nous risquons de donner de façon intéressée ? Nous pouvons effectivement agir pour acheter en retour une reconnaissance. Mieux vaut s'interroger sur ces motivations lorsque l'on agit, pour ne pas se prendre pour un sauveur.
Ce qui me gêne en fin de compte, c'est le « rien » attendre en retour. Avec ce "rien", nous risquons alors de vouloir tout donner par peur de devoir vivre une relation en retour. Tout donner pour laisser l'autre à distance, ne pas être gêné par son retour. Par ses marques de tendresse, d'intérêt, sa différence.
Je ne sens pas chez Jésus cette protection contre des retours de son entourage. Au contraire, il se laisse toucher, il vit cet inconfort d'un retour. Pour le carême 2012 qui s'annonce, je proposerais volontiers de donner en se laissant toucher par un retour. Positif ou négatif, mais un retour vivant.
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