Une carence de vie avant la mort (selon Sylvie Germain)
Sylvie Germain publie « Quatre actes de présence ». Son premier texte vaut à lui seul le détour. « Existe-t-il une vie avant la mort ? » s'interroge-t-elle. « Cette carence de vie avant la mort n'affecte pas que les miséreux, elle frappe tout autant les nantis ». Et de dénoncer les « béquilles dorées des convenances et des préjugés » qui nous empêchent de vivre vraiment.
J'aime bien entendre cette mise en garde alors que nous allons vivre la Semaine sainte. Comment le Christ meurt, semble échouer dans son entreprise de sauver le monde, traverse l'épreuve pour finalement resssusciter. Que de grands et puissants mots !
Jésus aurait eu la chance d'expérimenter la vraie vie en revivant après sa mort. Sylvie Germain remet la question dans le bon ordre. Nous ne savons pas bien ce qui se passera après. Pour ma part, je crois que tout cela ne s'arrêtera pas. Mais j'entends aussi que la question posée par Jésus (aidée par Sylvie) ne concerne pas que notre mort, mais plutôt notre vie d'avant, celle de maintenant.
Cette remise à l'endroit peut influencer notre lecture de la vie de Jésus. Celui qui meurt sur la croix est le vivant. Pour le dire autrement, il présente une existence d'une densité inouie. Jamais inégalée. Il est vivant lorsqu'il est acclamé par les foules mais aussi lorsqu'il porte sa croix. C'est le Très vivant qui est crucifié. Il l'est avant et après la croix. Pour après, nous en reparlerons peut être ensemble un jour. Pour avant, nous pouvons nous y mettre dès cette semaine.
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