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Étienne Séguier

Le rugby et le principe de communalité

7 Septembre 2011, 10:01am

Publié par Etienne Séguier

Je ne peux pas résister à l'envie d'évoquer ma passion pour le rugby alors que la Coupe du monde s'apprête à débuter en Nouvelle-Zélande. Sans doute, faut-il y voir des traces de mes origines familiales, une mère du Gers et un père du Tarn, cela crée des liens avec le ballon ovale. Mais ce sport me séduit aussi, car il valorise les différents gabarits, les forts, les légers, les petits, les grands, mais aussi les différents caractères, les calmes, les nerveux, les lents et costauds, les fluets rapides. Avec pour compliquer l'obligation de jouer ensemble.

 

Contrairement au football, il est difficile de jouer perso. Essayer de garder la balle pour vous plus de dix secondes ! Dans le rugby, chacun est obligé avec les autres, donc de savoir où ils se trouvent sur le terrain. De faire avec sa vitesse de course, sa capacité à recevoir la passe.

 

C'est beau même si finalement ce qui me plait le plus dans le rugby, c'est quand même la troisième mi-temps. J'y vois un parallèle avec ce que Pierre Rosanvallon appelle le principe de communalité dans son dernier livre "La société des égaux" (Seuil)

 

Voici ce qu'il en dit dans Libération :

 

« L’idée que l’égalité est construction d’un mode commun. C’est ce que j’appelle le principe de communalité. Déjà Sieyès expliquait au moment de la Révolution française que multiplier les fêtes publiques et les espaces publics, c’était produire de l’égalité. Parce que l’égalité, c’est un monde dans lequel chacun rencontre les autres.

 

Ce n’est pas simplement un rapport individuel, mais un type de société. J’ai été frappé, comme beaucoup, de lire dans Hommage à la Catalogne les pages dans lesquelles George Orwell décrit ce qu’il ressentait alors dans la ville de Barcelone : un type de rapport social dans lequel personne ne cirait les bottes des autres, où il y avait une forme d’égalité dans l’échange, où l’on avait à faire des choses en commun. »

 

Il me semble que ce principe de communalité est effectivement en danger dans notre société. Se sentir égaux certes, mais aussi avoir des espaces pour se rencontrer et vivre des moments ensemble. Lors d'une fête de fin d'année à l'école, lors de la fête des voisins, ou de la paroisse, à travers les pots organisés au sein de l'entreprise (de mois en moins fréquents me dit-on). Bref faire la fête, mais pas simplement avec certains collaborateurs, ou une corporation, mais tout le monde. Bonne Coupe du monde de rugby, bonnes rencontres ouvertes à tous, entre égaux.

 

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