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Étienne Séguier

Avent 2012 : douceur et combativité

3 Décembre 2012, 05:11am

Publié par Etienne Séguier

Cette semaine débute la période de l’Avent durant laquelle les chrétiens se préparent à accueillir la naissance de Jésus. J’ai longtemps espéré arriver le 24 décembre totalement détendu, en harmonie avec la quiétude de ce nouveau-né. J’ai essayé plusieurs approches: prendre une semaine de congés avant,  suivre une retraite sur Internet, méditer trente minutes les trois derniers jours. Tout cela est bon. Mais je ne suis jamais parvenu à arriver en paix pour le réveillon. Il y a toujours quelque chose qui me contrarie un peu.

Ce samedi 1 er décembre, j’ai animé une table ronde à l’occasion des quarante ans de l’École française de yoga. Le thème de la journée était passer de la peur à la confiance. Dans le débat du matin, les participants ont noté un malentendu concernant leur discipline. De plus en plus de pratiquants viennent chercher de quoi ne plus souffrir, comme un tranquillisant contre la douleur. Alors que l’approche de cette école entend au contraire proposer un outil, certes qui permet d'apaiser son angoisse, mais sans prétendre la supprimer. Une façon de se tenir dans l’existence afin de demeurer en mouvement, d’accepter son “intranquillité” selon la belle expression de l’écrivain portugais Fernando Pessoa.

“Nous avons parfois plus peur de vivre que de mourir” a expliqué la psychanalyste Anne Dufourmantelle auteur de “Éloge du risque”. “Nous naissons d’une autre personne et nous mettons toute une existence à accepter de vivre cet état d’être séparé.”

Ces échanges me parlent aussi de la période de l’Avent. Le nourrisson que nous fêtons a appris aussi à faire preuve de combativité. Il n’a pas fui les épreuves, en prenant des cachets d’aspirine. La foi n’est pas un tranquillisant pour période de crise. Elle donne la force de sentir et qui sait apprécier la différence des êtres qui nous entourent sans pour autant cesser  de cultiver ses propres talents. Elle accepte l’interaction et les frottements. Cette période de l’Avent est peut-être là pour nous exercer à trouver cet équilibre entre douceur et combativité. Il ne s’agit pas d’arriver totalement détendu, mou, flasque le 24 décembre, mais plutôt dans une belle présence, à soi, aux autres, au Tout autre. Bonne présence à tous.

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B
Bonjour Etienne.<br /> Merci pour ce petit texte qui me permet de me lancer avec plaisir dans l'attente de l'Avent. C'est toujours un plaisir de lire ton blog, quand on est chrétien et engagé dans des pratiques de<br /> développement personneL<br /> <br /> Ma tentation est aussi, comme tu l'indiques, d'utiliser la spiritualité en tranquillisant pour fuir mes peurs et ce monde qui m'inquiète. Dans notre société consumériste, on s'anesthésie aussi<br /> facilement en consommant du spirituel comme n'importe quelle drogue, à condition qu'elle ne soit pas trop exigeante, bien sûr.<br /> Vivre dans l'esprit de Jésus, c'est à dire dans l'amour - de soi, des autres, du monde - est tout le contraire d'un quelconque repli sur soi doucereux. Mais les techniques de développement<br /> personnel peuvent permettre toutefois de s'accorder cette douceur permettant d'être présent malgré les difficultés et émotions désagréables. Ce que je pense être une sorte de bienveillance pour soi<br /> (et donc pour les autres) pour accueillir sans jugement ce que l'on est et ce qui est. Cette "intranquillité" peut alors être une ouverture sur le nouveau et sur l'autre. Cette attente de Noël peut<br /> alors être l'attente de la naissance de soi et de ce monde nouveau.
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E
<br /> <br /> La naissance de soi et de ce monde nouveau, joli programme !<br /> <br /> <br /> <br />