Il y a une vie à partager après Pâques
Je suis toujours surpris par la différence de mobilisation des chrétiens avant et après Pâques. Avant, le carême fourmille en initiatives pour s’améliorer, devenir un être humain meilleur. Sur internet, les retraites en lignes se multiplient, dans les paroisses des conférences nous invitent à trouver ce que l’on peut améliorer. Tout cela va dans le bon sens, certainement.
Mais passé le dimanche de Pâques, plus rien, le calme plat. C’est comme si cela allait de soi de vivre après la résurrection, avec cette vie plus forte que la mort. Plus aucune retraite, plus de conférences. Que chacun se débrouille tout seul. (Même si il est vrai que les célébrations du dimanche sont là pour nous accompagner jusqu’à la Pentecôte et l’Ascension).
J’oserai volontiers un parallèle avec l’apparition de ce qu’on appelle la psychologie positive. Freud et ses amis se sont longtemps penchés sur ce qui n’allait pas, les blessures de l’enfance, comment les repérer, les panser, les mettre à distance quand on peut. Puis au tournant du nouveau millénaire est apparue cette psychologie positive, pour aussi cultiver ce qui permet d’être heureux, ce qui construit des relations de qualité. Pas seulement réduire le négatif, mais aussi encourager le positif.
De même, ne pourrions-nous pas équilibrer notre mobilisation. Garder un peu d’élan collectif pour se soutenir dans cette façon de suivre Jésus ressuscité. Chercher à comprendre ensemble ce que cela implique. Nous avons travaillé pour être moins porteurs de comportements destructifs. Et en même temps, nous n’avons atteint ni la toute-puissance, ni la grande sagesse, ce qui n’était pas l’objectif du carême. C’est en étant encore vulnérable et fragile que nous sommes invités à vivre de cette nouvelle vie.
Il y a dans les jours qui suivent Pâques une vie à mener qui devrait s’enduire de ce parfum de résurrection. Nous pourrions ensemble nous soutenir pour mettre les projecteurs sur cette vie naissante. Certes nous pouvons essayer de la faire à titre personnel, mais cela demeure compliqué cette vie nouvelle dont témoigne Jésus ressuscité. Mieux vaut s’y mettre à plusieurs pour la partager. Ne serait que pour se dire que l’on ne sait pas trop comment en parler, même si nous sentons qu’elle peut changer une existence.
Après deux ans de confinement, cette démarche n'a rien d'évidente, mais elle me parait plus que jamais nécessaire.
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