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Étienne Séguier, thérapeute

Témoignages de personnes que j'ai accompagnées

13 Juin 2025, 15:13pm

Publié par Etienne Séguier

Voici trois récits pour donner une idée de ce que l’accompagnement en mémoire cellulaire peut aider à traverser comme difficultés. Afin de respecter la confidentialité de ce qui se dit durant les rendez-vous, j'ai changé leur prénom et certains détails de leur situation afin qu'on ne puisse pas les reconnaitre.

Léa 38 ans

Léa est venue pour travailler sur une difficulté à être en couple. Elle a déjà pris des initiatives pour rentrer en relation. En vacances, elle a participé à des sessions diverses, mais sans que cela se traduise par un début d’histoire. Elle sent que cela vient de plus loin. Les premiers tests du corps amènent sur une problématique de confiance en soi et d’autosabotage. Lors d’un rendez-vous suivant, le test du corps amène sur le tableau du deuil, qui reprend les quatre phases du deuil. Pour Léa, il évoque le fait qu’elle serait encore dans la phase du déni. C’est-à-dire le fait de ne pas arriver à voir qu’un projet ou une relation est terminé ou ne verra jamais le jour.

Je lui ai demandé s’il y avait une personne pour laquelle elle aurait encore des sentiments. Elle explique alors qu’elle a été très amoureuse d’un jeune homme, quand elle avait une vingtaine d’années, mais qu’il n’était pas disponible. Elle a reconnu qu'effectivement elle se disait qu'une histoire entre eux était encore envisageable, alors même qu’elle ne lui avait pas parlé depuis des années et que la personne était en couple. Encore récemment, elle s’était demandé si elle n’allait pas le croiser lors d’une rencontre entre amis. Cette prise de conscience a été éclairante pour elle et nous avons ensuite orienté le travail pour comprendre quel rôle ce déni avait joué dans son histoire. Cela a permis ensuite d’identifier un interdit présent dans la lignée des femmes du côté maternel.

 

Noémie 28 ans

Noémie vient consulter pour une tendance à la procrastination. Elle élabore de multiples projets dans sa tête, mais elle n’arrive pas à prendre le téléphone pour les concrétiser. Même l’envoi de mails lui semble difficile.

En relisant son histoire, elle mentionne qu’elle est née avec le cordon autour du cou, mais sans mesurer ce qui s’est vécu. Nous prenons le temps d’expliquer ce qui se passe dans ces cas-là. Lorsque le bébé bouge, le cordon se serre. Il ressent une sensation de pression autour du cou, qui a pour effet de priver son cerveau d’oxygène. Souvent les personnes perçoivent que cela peut avoir un lien de gorge serrée qu’elle ressente parfois. 

Mais il est rare qu’elle comprenne que cela les a privés d’air, avec un risque d’asphyxie rapide, donc de mort. Il y a souvent alors une sensation de perte de connaissances, qui peut correspondre à ce qu’ils ont vécu brièvement à la naissance. En séance avec elle, deux sensations apparaissent. Une pression autour de la gorge, mais aussi dans la tête.

Chez elle, comme souvent avec le cordon autour du cou, ces sensations ont cristallisé la conviction qu’il est dangereux de bouger. À la naissance, le fait de rester immobile évite que le cordon serre davantage. En avançant en âge, la croyance peut prendre un sens plus large. Rester en vie requiert de ne pas prendre d’initiative. Ce dogme est bien entendu difficile à tenir. Il y a toujours un moment où la personne a envie de cultiver l’un de ses talents. La vie lui sourit. Des soutiens se présentent en ce sens. Mais la mémoire du corps se réactive alors.

Durant les rendez-vous, quand les sensations se présentent à nouveau, Noémie avait le réflexe de prendre de larges respirations. Mais elle s’empêchait alors de ressentir et traverser la mémoire du corps. L’accompagnement consiste avec patience et délicatesse à l’aider à revivre l’inconfort de ses premières respirations et de comprendre les croyances qui sont alors apparues.

Nous avons ensuite travaillé notamment avec la grille de vie pour sentir et comprendre à quels moments cet empêchement à se mettre en avant s’était déployé.

 

Stéphane 43 ans

Stéphane est venu pour travailler afin de dépasser des peurs disproportionnées. En discutant avec lui, il se souvient notamment d’avoir eu plusieurs otites autour de ses quatre ans. Ses oreilles lui faisaient mal. Sa mère lui donnait des compresses d’eau chaude en l’assurant que cela allait s’arranger. Mais ses propos n’avaient guère d’effet, car il avait peur de … mourir.  Vue de l’extérieur, la crainte parait disproportionnée. Personne ne meurt d’une otite. Pour autant, la crainte de Stéphane était bien présente.

En mémoire cellulaire, on s’intéresse notamment aux conditions de la naissance, qui ne se passent pas toujours très bien et peuvent expliquer certaines peurs. Mais la naissance de Stéphane s’est passée normalement. Ni ses parents ni aucun médecin n’ont eu d’inquiétudes sur une fin imminente le concernant. En testant, le corps nous a amenés sur une empreinte évoquant la peur de mourir apparue dans le troisième mois de sa vie intra-utérine.

Il a pris le temps de se renseigner et découvert que sa grand-mère paternelle avait été hospitalisée en urgence à ce moment-là, avec une crainte pour sa vie. Nous sommes dans les années 60, sans les moyens de communication actuelle. La nouvelle de l’hospitalisation de la grand-mère intervient alors même que les parents de Stéphane s’apprêtaient à annoncer celle de leur premier enfant à venir. In utéro, le bébé a senti qu’un risque de mort était présent. Et il l’a pris pour lui. L’empreinte d’une menace de mort s’est ainsi installée.

En poursuivant le travail, nous avons compris que d’autres événements ont consolidé cette croyance que « la morte menace ». Ses parents appliquaient les consignes éducatives de l’époque consistant à laisser pleurer le bébé. Dès les premiers jours, il s’agissait d’apprendre au nourrisson à ne pas être un « pleurnichard qui s’écoute trop ». Pour Stéphane, cela a juste renforcé ses moments d’angoisse, lorsqu’il ressentait de la faim, sans que personne ne vienne le nourrir.

Nous avons ensuite travaillé grâce à la grille de vie sur d’autres événements en lien avec la peur de mourir, en prenant le temps d’observer comment cela pouvait s’exprimer à travers des ressentis dans le corps.

Si vous avez des questions n'hésitez pas à me joindre par mail : cultivetestalents@live.fr ou par téléphone au 06 20 95 82 40

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