Les quatre niveaux de reliance de chaque être humain

Être en relation, telle est une façon de définir l’être humain que j’aime bien. Je m’inscris dans cette approche qui le caractérise plus précisément comme engagé et porté par quatre sortes de liens. Lorsque j’accompagne des personnes, cette conception est présente. Je voudrais l’expliciter dans cet article.

Le premier niveau consiste à se relier à soi, au-delà des masques et des postures que notre vie nous amené à endosser. On pourrait dire se connecter à son être profond, à nos aspirations intérieures. Le psychanalyste suisse Carl Gustav Jung parle d’individuation, un processus par lequel une personne trouve ce qui fonde la spécificité de sa personnalité, et cultive ses talents. L’accompagnement et notamment en mémoire cellulaire favorise cette évolution, en aidant à prendre conscience comment nous subissons longtemps les injonctions de notre entourage et certains blocages dûs à des évènements traumatisants. Il apporte comme une liberté progressive à oser être soi-même.

Le deuxième niveau de reliance porte sur les liens avec les autres. Sans lui, notre être profond ne peut se déployer. Et ces approches d’accompagnement ne sont alors que des caricatures de développement de la personne. Toutes les traditions philosophiques et spirituelles insistent sur cette dimension. Nous vivons d’être engagés dans un mouvement de « donner-recevoir », « recevoir-donner ». Là encore, l’accompagnement peut aider à libérer ce mouvement.

Les exemples de blocages sont multiples. Vouloir systématiquement se mettre en position de donner, de sauveur, pour obtenir une reconnaissance. Ou bien arborer un masque de celui ou celle qui se montre toujours fort.e tout le temps et n’a pas besoin de recevoir. Il faut avoir trouver une certaine assurance pour accepter de se révéler fragile. L’accompagnement permet progressivement de trouver cette assurance qui n’est pas arrogance, loin de là. Il aide à vivre avec des autres différents et à apprécier cette différence.

Le troisième niveau concerne le lien que nous entretenons avec le vivant. Autour de nous, en nous. Nous sommes dépendants, interdépendants de toutes les formes de vivant, humaines, animales, végétales. C’est assurément la grande prise de conscience de ce nouveau siècle. Là encore, un équilibre est à trouver pour que coexistent tous ces vivants. Il s’agit à la fois de respecter, pour le formuler de manière générale, la nature, mais aussi de pouvoir se reposer sur elle. Tous ceux qui ont vécu une belle balade en forêt ont éprouvé ce réconfort. L’accompagnement peut s’appuyer sur cette dimension, en intégrant par exemple le rythme des saisons et l’apport de l’immersion dans des univers moins bétonisés.

Quatrième niveau, ce que j’appelle « Plus grand que soi ». Au-delà de tous les dogmes forcément réducteurs, il y a une présence, une force bienveillante. Nous rentrons alors dans le domaine de la spiritualité, laquelle peut être parfois portée par une autre religion, mais pas toujours. L’accompagnement que je propose ne se prononce pas sur le contenu des croyances de chacun, mais il s’appuie sur cette forme de conscience que plus grand que soi est présent, qu’un souffle nous porte.