La méthode Vittoz validée scientifiquement
La question de la validation scientifique revient régulièrement lorsqu'on évoque les questions de développement personnel. En coaching, les personnes attestent que telle ou telle méthode les a aidés à franchir un cap, sortir d'une impasse. Mais c'est encore mieux lorsque l'on peut effectuer des tests sur une large population de volontaires. C'est ce que vient d'effectuer Rebecca Shankland, chercheuse au Laboratoire interuniversitaire de Psychologie de Grenoble, au sujet de la méthode Vittoz. (http://www.vittoz-fovea.fr/) que j'ai pu interroger.
Cette approche permet de lutter contre le stress. Mais après l'avoir pratiqué, j'ai personnellement ressenti le besoin de poursuivre avec l'accompagnement en mémoire cellulaire qui permet de comprendre ce qui se joue très jeune. Ce qui m'a ensuite décider à me former et à proposer cet accompagnement.
Pourquoi avez-vous choisi d'évaluer la méthode Vittoz ?
REBECCA SHANKLAND. Je cherche comment promouvoir des pratiques de santé qui soient facilement utilisables par le grand public. Je voulais tester les effets de la méditation de pleine conscience pour lutter contre le stress chez les étudiants et les salariés. L'efficacité du protocole sur huit semaines a déjà été démontrée par des nombreuses études, mais implique une pratique formelle de méditation (NDLR demeurer en silence, sans rien faire) chaque jour. Or il apparaît qu'un certain nombre de participants ne souhaitent pas ou ne parviennent pas à s'impliquer dans ces pratiques formelles.
Je souhaitais donc évaluer l'efficacité d'un protocole qui serait uniquement fondée sur une pratique intégrée dans le quotidien telle qu'être attentif aux mouvements lorsqu'on marche ou à ses émotions lorsqu’elles surviennent. Mais les instructeurs des programmes de pleine conscience que j'ai sollicités n'ont pas voulu se lancer dans ce test par souci de réduction de l'efficacité de l'intervention. Je me suis donc tourné vers la méthode Vittoz.
Qu'est-ce qui vous intéresse dans cette approche ?
R.S. Elle propose plusieurs exercices qui favorisent aussi l'attention au moment présent. Par exemple, marcher et manger en pleine conscience dont l'objectif est de focaliser son attention sur l'expérience qui se déroule et d'en accueillir les sensations sans jugement. Ce type de pratiques peut s'effectuer au bureau, dans les transports.
Sur quoi a porté votre étude ?
R.S Elle a été menée sur près de 100 personnes dont une partie avait connu par le passé des troubles anxieux ou dépressifs. Avec l’Institut Vittoz-IRDC, nous avons conçu un programme sur huit semaines, à raison d'une réunion hebdomadaire en groupe de 2 heures. Durant ces rencontres les participants découvraient des exercices, qui avaient pour but d'augmenter leur attention au moment présent et le non jugement, libres à eux ensuite de les refaire selon leurs possibilités et leurs envies.
Pouvez-vous donner un exemple d'un exercice ?
R.S Par exemple ce qu'on appelle l'installation. Les personnes sont assises et on leur demande de sentir leurs différents points d'appui, les tensions dans le corps, puis de nommer les émotions présentes en essayant simplement de les accueillir.
Quels sont les résultats ?
R.S Ils montrent une diminution forte des niveaux de stress perçu comparativement à un groupe contrôle qui n'a pas participé à ce programme. On observe aussi une plus grande capacité à percevoir nos émotions et les signaux que nous envoient les autres. Nous constatons aussi un effet similaire à ceux que l'on obtient avec les pratiques intégrant des temps de méditations formelles. De plus, ces résultats sont maintenus au même niveau trois mois après la fin des séances.
Comment expliquez-vous cet effet persistant ?
R.S La majorité des personnes a continué à pratiquer. Si vous prenez l'habitude de mieux utiliser vos cinq sens et de porter une plus grande attention à vos actes au cours de la vie quotidienne, il est difficile ensuite de revenir en arrière, d'autant que cette nouvelle forme de conscience permet d'apprécier davantage ce que l'on est en train de vivre.
Interview Étienne Séguier
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