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Étienne Séguier

Besoins de légèreté malgré, avec le Japon, la Lybie.

18 Mars 2011, 10:49am

Publié par Etienne Séguier

Les images du Japon, les informations en provenance de la Libye, un débat mal engagé sur la laïcité et/ou l'islam. La crise économique qui demeure, aussi dans la presse. La période abonde en nouvelles négatives. Le corps se tend à la vue du désarroi humain. Je lis que les Japonais résistent mieux à ce genre d'évènements, mais je vois des hommes et des femmes qui pleurent. Et il me semble qu'ils ne sont pas si différents de nous.


La tristesse guette parfois, l'élan de vie diminue. Et je me prends à ressentir un besoin de légèreté et pourquoi pas de jeu. Et aussitôt une vague de culpabilité. Pourtant, l'autre soir, j'ai dîné avec deux amis et comme d'habitude nous avons discuté dans l'ordre de foot ball et de politique, et cela m'a fait du bien.


Parmi les besoins de l'être humain figurent ceux qui concernent le divertissement. Est ce que l'on peut les mettre entre parenthèse lorsque l'actualité est   morose ? Alors on risque d'attendre longtemps. J'ai appris avec l'ennéagramme à distinguer ce qui est désir de stimulation permanente qui risque de créer un zapping plus stressant qu'autre chose et ceux qui concernent le jeu, la spontanéité, la joie.


En ce début de carême, n'y aurait-il pas des préoccupations plus nobles à cultiver ? Si cette période est destinée à nous permettre d'être pleinement homme, si cette dimension de nous-même est délaissée, pourquoi ne rentrerait-elle pas parmi les « bonnes » résolutions à mettre en œuvre ?

J'y vois aussi une façon de prendre conscience de ce qu'est l'incarnation, Dieu s'est fait homme. Si notre corps n'est pas nourri par de la légèreté, du jeu, il risque de ne plus rien ressentir, de ne plus être touché par ce que l'on voit, de ne plus être humain.

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B
<br /> Cher Etienne.<br /> <br /> Il est remarquable ce texte de votre ami. Faire le tri entre nos paroles qui critiquent sans cesse, se plaignent, regrettent, n'en ont jamais et celles qui accueillent dans la joie et le bonheur.<br /> Je m'aperçois que les premières sont très présentes et font plus écho à l'égo plaintif qu'à la vie ! Merci de nous donner l'occasion de vivre un Carême concret, qui aille un peu au-delà de<br /> questions d'alimentation, et qui vise à être en lien avec ce que nous sommes en réalité et ce que Dieu veut pour nous.<br /> <br /> Bruno.<br /> <br /> <br />
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E
<br /> <br /> C'est un prêtre du Bénin, actuellement sur Paris.<br /> <br /> <br /> <br />
J
<br /> Cher Etienne,<br /> J'avais beaucoup hésité à mettre ce lien sur ton blog.<br /> Tu as l'air de beaucoup aimer les idées et les impressions.<br /> Je ne souhaitais pas toucher ton cerveau mais ton coeur qui a une capacité de bienveillance, peut être de compassion.<br /> Voilà qui m'apprend encore que je suis plus proche des asiatiques qui sont des "existentiels" plutôt que des "analystes".<br /> <br /> Nombreux sont les gens qui seront à cette manifestation qui ont un lien direct avec le Japon. Pour ma part, je suis aussi directement concerné par le biais de mon art martial : le maître de mon<br /> professeur et toute sa famille résident à Narita (près de Tokyo) et n'ont pas d'autres choix que de vivre dans le quotidien tel qu'il se présente à eux. S'ils disparaissent, notre école est<br /> irrémédiablement morte après avoir traversé 6 siècles en essayant de former des hommes et des femmes comme êtres humains.<br /> Peut être que notre gravité vient de ce que nous sommes touchés directement au coeur, pas simplement dans nos idées.<br /> <br /> Cordialement (pour information ce mot s'apparente à "coeur" sur le plan étymologique)<br /> <br /> JEAN-CLAUDE<br /> <br /> <br />
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J
<br /> Cher Etienne,<br /> <br /> Pour rester dans la légereté tout en étant en lien avec les victimes japonaises. Voici un événement bien à propos ce week end du 26/27 mars :<br /> http://www.leotamaki.com/article-nakama-taikai-69849068.html<br /> <br /> Je ne suis pas sûr d'y participer mais les rencontres promettent d'être riches compte tenu des organisateurs.<br /> <br /> Amicalement<br /> <br /> <br />
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E
<br /> <br /> J'aime bien l'idée d'exprimer par l'art une solidarité avec le Japon, mais j'avais plutôt l'impression d'une grande gravité avec cet art japonais.<br /> <br /> <br /> <br />
E
<br /> Un ami m'a transmis cette méditation qui me fait écho à mon article :<br /> <br /> Entrer en Carême<br /> <br /> Alors qu’au dehors, c’est encore la grisaille de l’hiver, j’interroge, au-dedans, la couleur des mots de la vie et non l’abstraction des mots de la foi. Les mots de la vie, sont ceux que nous<br /> prononçons parfois dans l’insouciance et la légèreté et qui entretiennent parfois en nous un sentiment de mal être voire de désolation. Nous nous plaignons beaucoup : du temps qu’il fait, du temps<br /> que nous n’avons pas, du temps passé et qui ne reviendra pas. Nous nous plaignons aussi des autres, les jeunes, les vieux, les acteurs politiques, les étrangers… tous ceux qui dérangent notre<br /> confort ou sécurité. Ces plaintes avec les mots qui les connotent nous désaccordent progressivement. Nous ne sommes plus au diapason de la louange, qui est notre vocation première, celle qui nous<br /> accorde au chant de la création, celle par laquelle nous devenons un peu plus humains. La louange élève, alors que la plainte anesthésie; la louange relie alors que la plainte sépare. La louange<br /> met debout, alors que la plainte met sur les genoux. Célébrer la vie, ce n’est pas en nier les aspérités. C’est prendre de la distance pour s’émerveiller de ce qui frémit sous l’écorce des jours<br /> gris, parfois même là où la vie semble compromise. C’est la démarche du psalmiste dont le chant est un mixte de cris et de louange. Les psaumes questionnent Dieu autant qu’ils le chantent sur fond<br /> de célébrations arrachées à l’âpreté autant qu’à la beauté du réel.<br /> <br /> Nous sommes finalement ce que nous consentons à être et la puissance des mots de notre quotidien nous façonnent à notre insu. Quand le ciel est trop gris et les ténèbres trop pesantes, nous<br /> pourrions encore choisir de sortir de la complainte pour entrer en psalmodie. Ce serait une manière de vivre à la hauteur de ce que nous présentons et plus seulement de ce que nous ressentons. Une<br /> manière de nous affranchir de la déploration qui nous tire vers le bas pour l’imploration qui aspire à l’envers lumineux des choses et des êtres. Tout ce que nous ne mettons pas au monde de<br /> gratitude n’y sera pas.<br /> <br /> C’est le temps de carême, l’occasion d’un nouvel accordage de notre vie par les mots qui la font revivre et renaître à une joie qui jamais ne se dérobe.<br /> <br /> P. Serge Gougbèmon<br /> <br /> <br />
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B
<br /> Oui, et c'est vrai que jouer, prendre les choses avec la légèreté (ce qui est sans doute différent de les prendre à la légère), c'est une manière de lâcher prise qui permet de les voir sous un<br /> angle dynamique.<br /> <br /> <br />
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E
<br /> <br /> Tout à fait, merci pour cette comparaison prendre les choses avec légèreté, sans les prendre à la légère, que je trouve très stimulante !<br /> <br /> <br /> <br />