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Étienne Séguier

L'indifférence ignatienne et les besoins selon la Com non violente

22 Avril 2009, 16:13pm

Publié par Etienne Séguier

Je suis tombé sur un article dans le dernier numéro de la revue Christus (N°222) sur « l'indifférence » dans la spiritualité ignatienne. Je trouve que cette notion peut aider à vivre la communication non violente de façon ouverte, notamment en n’idéalisant pas nos besoins. Pour mémoire, cette forme de communication invite à identifier les besoins en cause lors d'un conflit (voir Présentation de la communication non violente ).

Je voudrais d'abord présenter cette notion d'indifférence, en reprenant des citations de l'article de Christus linkrédigé par Michel Kobik, s.j accompagnateur spirituel sur Nancy.

Ce jésuite explique que « se rendre indifférent consiste à « devenir intérieurement sensible à ce qui n'est pas sensible : la présence réelle de Dieu dans les choses créées ». « Nous sommes sensibles au manque et à l'absence qu'aucune « chose créée » ne comble laissant une insatisfaction toujours renaissante ».
Cette prise de conscience est nécessaire. Autrement dit, il est bon de prendre conscience que la satisfaction des besoins nous laisse toujours sur notre faim. Mais il nous faut aller plus loin sous peine d’être simplement plongés dans le désarroi.

 « L'indifférence ignatienne, poursuit l’auteur, a pour but de laisser révéler le désir qui nous habite, de nous y rendre sensibles. »  Il introduit alors une autre notion, le « magis » qui signifie davantage. « La s'accroche le davantage (magis) qui arrive dans l'expression positive de la nécessité de « se rendre indifférent » : ne pas vouloir davantage ceci ou cela, mais désirer et choisir « ce qui nous conduit davantage à la fin pour laquelle nous sommes créés. »

Le manque et le davantage (magis) s'articulent l'un et l'autre de sorte que nous voulions, dans l'épreuve du manque, ce qui est désiré en nous, Dieu, ce qui nous met en joie et pas seulement en jouissance.

Si vous êtes parvenu jusqu'ici dans cette démonstration, tout d'abord félicitations. Je voudrais reprendre maintenant la question des besoins à la lumière de cette invitation à être « indifférent ». Je le résumerai de la façon suivante : notre existence peut s'enrichir d'une plus grande attention à nos besoins (et à ceux des autres). Il n'y a pas d'autres solutions pour nous donner les moyens d'y répondre. Peut-être même est-ce une bonne façon de garder les pieds sur terre, de vivre de façon incarnée (pas seulement comme des purs esprits).
Et en même temps, cette attention aux besoins risque toujours de nous masquer sur ce que nous désirons vraiment, Dieu (pour le dire rapidement). Nous pouvons alors nous rendre indifférents à certains de nos besoins, pour laisser vivre cette relation sans savoir à l'avance quelle forme elle prendra.
Bonne après Pâques à tous.

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