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Étienne Séguier

Communication bienveillante même en hiver

14 Janvier 2014, 14:31pm

Publié par Etienne Séguier

Communication bienveillante même en hiver

Les vacances à la montagne offrent de belles occasions de travailler à une communication bienveillante. L'espace s'avère souvent limité et l'on ne peut pas se réfugier dans sa chambre pour éviter les conflits. Voici quatre pistes pour se préparer à vivre ces moments comme autant d'occasions d'ouvrir le dialogue.

Premier conseil : décrire précisément le conflit. Vous vous sentez contrarié, mais finalement qu'est ce qui déclenche ce ressenti ? Par exemple, il est encore tôt et tout le monde s'agite déjà pour préparer le petit déjeuner. Spontanément, vous avez envie de crier « Mais ce n'est pas fini toute cette pagaille ! (ou d'autres expressions plus imagées) » Vous pouvez l'exprimer ainsi ou bien nommer ce qui vous contrarie de façon plus neutre. Par exemple en expliquant « quand je vois qu'il est 7H30 et que vous préparez déjà le petit déjeuner (observation), je me sens contrarié (ressenti), car j'ai besoin de dormir (besoin), est ce que l'on pourrait se mettre d'accord pour les prochains jours ne préparer le petit déjeuner qu'à partir de 8h ? (Demande concrète). Il est possible que cette formulation ne vous vienne pas ainsi dès le saut du lit. Dans ce cas, vous pouvez revenir le soir sur cet événement en disant. « Quand je repense que ce matin dès 7H30, vous avez préparé le petit déjeuner (observation), je me sens contrarié (ressenti), car j'ai besoin de dormir (besoin), est ce que l'on pourrait se mettre d'accord pour les prochains jours ne préparer le petit déjeuner qu'à partir de 8h ? »

Second conseil : identifier votre ressenti. Prenons l'exemple suivant : nous sommes en fin d'après-midi et vous n'êtes pas sorti à cause d'une tempête de neige et vous venez de vous accrochez avec deux personnes différentes. Prenez le temps de percevoir ce qui se passe en vous. Cela ne va pas mais est ce plutôt de la colère, de la peur, de la tristesse ? Admettons que ce soit de la colère, asseyez-vous pour la ressentir physiquement, ce ressenti peut se traduire par une impression de chaleur dans la poitrine ou le ventre qui se resserre. Surtout n'essayez pas de l'analyser mais seulement de la ressentir. Ce n'est que dans un deuxième temps que vous pouvez identifier ce qui déclenche ce ressenti (observation) ou le besoin que cette colère révèle, afin de formuler ensuite une demande aux autres ou à vous même. Par exemple, « je ressens de la colère, car j'ai besoin d'espace, et je me formule la demande à moi même de sortir sur le pas de la porte du chalet pour respirer car la tempête vient de s'apaiser. »

Troisième conseil : nommer son besoin. Vous éprouvez une gêne mais de quoi auriez vous besoin afin que cela se passe mieux ? Par exemple « Je n'en peux plus de rester enfermé avec cette tempête de neige. Mais la nuit est tombée et je ne peux pas aller skier car les pistes sont fermées. Je sens que j'ai besoin d'exercice.» Dans ce cas, le besoin est clairement identifié mais la solution auquel vous songez n'est pas réalisable. Comment répondre autrement à ce besoin d'exercice ? Par quelles demandes à vous même ou à votre entourage, pouvez-vous le satisfaire ? Peut être, en accomplissant une série de vingt pompes ou en demandant à un proche de vous accompagner pour marcher dans la station.

Quatrième conseil : travailler sur vos demandes. Vous venez d'exprimer à plusieurs reprises une demande claire pour qu'une personne mette la table. Mais personne ne bouge dans le chalet. Prenez le temps d'observer votre ressenti. Est ce plutôt de l'agacement, de l'appréhension, ou de la tristesse ? Puis de nommer votre besoin. Vous pouvez ressentir de l'appréhension face à cette inertie, car vous avez besoin de soutien et de repos. Et là vous pouvez vous tourner à nouveau vers votre entourage, pas dans le but de redemander de mettre la table, mais pour exprimer quelque chose du genre : « Quand je vois que vous ne mettez pas la table alors que je viens de le demander à plusieurs reprises, je me sens inquiète, car j'ai besoin de me reposer, est ce que vous pourriez juste me rassurer sur le fait que vous entendez ce besoin de repos chez moi ? » Ce n'est qu'après avoir partagé sur cette aspiration à se poser (que les autres partagent peut être aussi), que vous pourrez reprendre la question de la mise de table. Bonne glisse et bon séjour à la montagne.

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